Il n'y a que la vérité qui blesse.

«Tu étais debout devant la cheminée, les bras croisés sous la poitrine. Tu portais un jogging gris ample, un tee-shirt blanc et tes cheveux blonds était attachés en chignon. Tu regardais le feu qui s'agitait devant toi, tu étais comme hypnotisée. Tes yeux étaient rougis par les larmes mais tu t'étais jurée que c'était la dernière fois. Tu ne pleurerais plus pour ça, plus jamais. Vous aviez passé quoi, quelques mois ensemble et cela faisait maintenant des années que tu le pleurais. Mais qu'est ce que ces quelques mois représentait-il à l’échelle de ton éternité ? Pourtant tu savais que même après ce jour, même après ce que tu venais de faire, il te manquerait toujours, la douleur ne pouvait pas simplement s'évaporer. Tu aurais tellement voulu pourtant.
Un jour, une amie t'avais dis que pour faire le deuil de quelqu'un ou d'une relation, cela aidait de lui écrire une lettre. Une lettre que tu n'enverrais jamais, tu y écrirais tout ce que tu ressentais, ta douleur, ta peine, ta colère. Et ensuite, il suffisait de la brûler. Et il parait comme ça, ta douleur s'en allait avec la lettre. Tu l'avais fait, une longue lettre où tu avais écris ton désespoir de vivre sans lui, ta douleur et ta tristesse, ta colère aussi, envers lui qui était parti trop tôt et envers la personne qui lui avait fait ça, même si tu ignorais de qui il s'agissait. Tu l'avais ensuite brûlé, la regardant se réduire en cendre dans la cheminée, le visage inondé de larmes. Elle avait tord. Ça ne faisait pas partir la douleur. Pourtant, tu avais l'impression d'avoir fait un pas en avant dans le long chemin qu'était le deuil. Peut être que maintenant tu pourrais aller de l'avant, tu pourrais peut être laisser cette histoire derrière toi, loin derrière toi. Il fallait que tu avances, que tu vives ta vie. Tu en avait eu des copains au cours de ta longue existence et il était largement temps de te remettre sur le marché. Peut être bien que tu pourrais commencer par le beau blond de la soirée. Tu esquissas un sourire. Tu avais versé tes dernière larmes pour ton défunt amour. Tu essuyas un peu ton visage et tu t'assis sur un des fauteuils en face de la cheminée. Tu pris une gorgée de ton verre de vodka. Tu ne te sentais pas encore prête à sortir, tu remettais tes belles résolution à demain. Mais malgré ça tu allais mieux, tu le sentais.
Tu entendis le claquement de la porte d'entrée, ta sœur était là. Tu la regardas et tu lui souris. Elle avait toujours été là pour toi, c'était ton pilier. Le jour où il était mort, elle avait passé la journée à te réconforter. Elle avait toujours été là dans les moments difficiles. Elle seule savait que sous tes aires de garces tu étais en réalité assez fragile. Elle pourrait surement t'aider à surmonter cette journée assez difficile afin que demain tu puisses te remettre à vivre, réellement, comme tu ne l'avais pas fait depuis si longtemps. Si seulement tu avais su ce qui allait se produire, mais personne n'aurait jamais pu prédire la suite des événements.

«Tu regardas silencieusement ta sœur s'approcher de toi. Elle était resplendissante dans sa robe turquoise, et toi à côté tu ne ressemblais pas à grand chose, tu n'étais même pas coiffée. Tu l'as regarda, elle saurait quoi te dire elle. Elle s'accroupie devant toi en te prenant la main. Tu esquissas un faible sourire.
-Chérie.... Je sais que c'est dur mais tu dois l'oublier maintenant. Ça fait des années qu'il est partit, tu ne peux pas vivre dans le passé et tu le sais très bien.
Plus facile à dire qu'à faire. Evidemment que tu le savais, et tu avais bien essayé mais chaque fois que tu sentais que ça allait mieux, quelque chose te ramenais toujours vers lui et tu ne savais pas pourquoi. Pourquoi tu ne parvenais pas à l'oublier ? A faire ton deuil ? Après tout ce n'était qu'un garçon, tu en avais connue des centaines au cours de ton existence. Mais au fond tu savais pourquoi tu ne parvenais pas à l'oublier. Il te fallait un coupable. Tu savais très bien que ce qu'il te fallait c'était trouvé l'assassin, le venger...te venger. Mais après toute les recherches que tu avais faites, cette personne était impossible à trouver et cela d'énervais d'autant plus que normalement quand tu cherches quelqu'un tu finis toujours par le trouver. Mais pas là. Tu levas les yeux vers ta soeur.
-Je sais, j'essaye tu sais, mais c’est pas facile. J'aurais juste voulu savoir qui avais fais ça, pour clore l'affaire tu vois, mais je crois que je ne saurais jamais.
Tu entendais cette petite voix au fond de ta tête "Éteins là, éteins ton humanité tu ne sentiras plus la douleur, tu ne ressentiras plus cette colère qui t'envahie". Tu aurais voulu l'écouter, te laisser aller, juste faire partir toutes ces émotions qui te torturais. Mais il ne fallait pas, tu ne devais pas faire ça. Tu dois résister, tu es plus forte que ça.
Tu l'as pourtant fait une fois. C'était il y a huit cent cinquante ans. Tu étais vampire depuis seulement cent cinquante ans mais tu avais déjà enduré plus que ce qu'une personne normale devrait avoir à endurer. Alors tu l'avais fait. Pendant trois ans, trois longue années. Tu t'étais sentie libre, redevenue cette garce sans cœur que tu étais mais en pire, sans toutes ces émotions inutiles. Tu n'avais pourtant pas fait beaucoup de carnage comme tant de vampire. Après tout, tuer quelqu'un c'est trop de travail de nettoyage. Tu en as tué des gens mais à des endroits où il n'y avait personne, où personne ne retrouverait le corps. Et même si éteindre ton humanité t'avais libérée, une fois celle-ci récupérer tu avais dû endurer toute la souffrance que tu n'avais pas sentie pendant ces trois années.
Tu leva de nouveau les yeux vers ta sœur, espérant qu'elle t'aiderais à en finir avec cette mauvaise passe, comme elle l'avait toujours fait.

«Tu regardas ta sœur pleine d'espoir, elle allait trouver les mots qui pourrait te réconforter et ensuite tu t'habillerais et vous iriez boire un verre. Mais ce n'est pas ça que tu vis dans ses yeux. Tu y vis beaucoup de trouble, comme si elle s'apprêtait à faire un choix qui allait changer ta vie. Tu eu soudain un peu peur.
-Moi je sais... Je sais qui a fais que toutes ces années ont été une horreur pour toi. Je sais qui a créé ton malheur et qui t'as simplement séparé de ton véritable amour...
Dès quelle eût prononcée ses mots, ton cœur se mis à battre de plus en plus vite. Tu avais la sensation que ton aire se raréfiait, que tu n'arrivais plus à respirer. Tu sentis quelle avait du mal à continuer. Qui avait-il de si terrible pour qu'elle n'ose même pas te le dire ?
-C'est moi...
Tu n'avais plus d'air, tu avais tellement de mal à respirer. Elle ne pouvait pas avoir dit ça, non ce n'était pas possible. Elle l'avait dit parce que tu avais tellement besoin d'un coupable qu'elle pensait que mentir était la meilleure solution. Ta voix étais toute petite, tu avais du mal à parler.
-T'as pas fait ça ?...Tu l'as fait ?
Tes yeux n'exprimais aucune colère, seulement une profonde horreur. Tu te reculais de plus en plus dans ton siège, tu ne parvenais même plus à la regarder. Comment avait-elle pu ? Pourquoi ? Et comment avait-elle pu te le cacher durant toute ses années. Toutes ses pistes qui ne menait nul part. Toutes ces fois où tu avais cru mourir de ne pas savoir qui avait fait ça. Pendant tout ce temps elle savait. Elle savait et elle n'a jamais rien dit. Tu sentais les larmes couler sur tes joues, tu sentais la colère monter en toi. Mais tu ne pouvais pas faire la gamine et t'enfuir. Tu devais affronter tes problèmes et dans le cas présent, le problème était ta sœur. Tu la regardas froidement, presque avec de l'indifférence. Tu te contrôlais pour ne pas l'envoyer à l'autre bout de la pièce d'un coup de poing. Tu avais besoin d'une explication et la sienne avait intérêt à être bonne si elle voulait que tu parvienne à la pardonner un jour.