Tu me dis quelque chose mais on ne s'est jamais croisés... [feat Ellena Petrova]

Je le regardais en rigolant, il faisait la tête, il ne savait pas à quel point j'étais dangereuse, il ne savait pas que je pouvais le tuer en un claquement de doigts. Il avait toujours cru que je rigolais quand je disais qu'il pouvait mourir en restant avec moi, mais c'était vrai! Je m'approchais de lui, reniflant l'odeur fraîche de son sang coulant dans ses veines et lui murmurais:
-Fais attention  à toi Thomas, je te l'ai déjà dit!
Puis je commençais à me transformer. D'un coup, me crocs apparurent et des veines rouges sangs même quasiment marrons foncés se formèrent sous mes yeux. Je plantais mes dents dans la chair de sa nuque alors qu'il me regardait amoureusement mais avec encore une petite pointe d'énervement. Il n'avait pas l'air de vouloir protester à cette enlevage de sang. Après quelques secondes, j'arrêtais de boire et commençais l'hypnotiser.
-Tu vas oublier, et tu vas partir de la forêt pour me laisser chasser.
Et il partit, comme je lui avais demandé. C'est alors que je m'avançais pour m'enfoncer dans la forêt, cherchant un vrai repas à me mettre sous la dent. Je trouvais bien vite, un homme égaré qui semblait bien mal en point. Je m'approchais à une allure phénoménale et lui tranchais la gorge à l'aide de son propre couteau. Il n'avait rien vu et surement rien sentit, c'était mieux ainsi. Lorsque l'odeur du liquide rouge parvint à mon nez, j'enfouis mes canines dans son cou et prenait tout ce qui restait de lui. Le lendemain matin, la ville retrouvait cette homme qui n'avait plus de sang en lui et elle ferait encore croire à une attaque animal. Mais je n'étais pas la seule à chasser, et plus le ville se peuplait, plus il y avait de morts. Un flot de paroles au loin fut capter par mon ouïe fine et je commençais à marcher en direction du groupe d'amis qui campait. Miam un bon festin pour ce soir! J'allais me précipiter vers eux quand quelqu'un me tomba dessus en faisant un potin énorme. Les trois amis se mirent à crier comme des imbéciles et se sauvèrent en courant. La personne qui venait de tomber n'allait surement pas passer la nuit!

Mon regard ne quitte plus la personne qui vient de me rentrer dedans. Un vampire, une belle jeune fille d'à peu près 15 ans que j'ai moi même transformé. Je me revois 900 ans plus tôt, la petite était malade et elle allait mourir. Sa mère qui l'aimait trop était désespéré et elle connaissait mon secret. Elle m'avait imploré et j'avais craqué. J'adorais cette belle enfant alors je l'avais transformé, la tuant et lui enlevant son humanité. Je m'étais enfuie ensuite car je me sentais trop mal de ne pas l'avoir laissé choisir. Je la fixais donc maintenant, dans cette foret obscur alors qu'elle se redressait en ralant. Elle avait déchiré sa veste en cuir, imitation bien sur mais elle ne devait pas le savoir. Elle me crie dessus et là malgré ma gêne, je grogne et l'attrape par le col de sa veste. Comment ose-t-elle me parler comme ça, à moi, Ellena Petrova? Une des originelles, n'importe quoi l'autre! Je lui montre les dents et plonge mon regard dans ses yeux.
-Ma puce, tu as pas compris un truc là, j'crois! Personne ne me parle comme ça, donc tu te calmes. Si tu veux t'opposer à moi, tu fera pas le poids. Maintenant tu vas t'arrêter et si tu veux je te payerais une autre veste, en vrai cuir cette fois!
Voilà, dans mes yeux bleus acier il n'y a plus de trace d'énervement, je repose la petite au sol en lui souriant ironiquement et avec mépris. Je rejette mes longs cheveux blonds, qui retombent en une belle cascade dorés dans mon dos. Il y a maintenant un réel sourire de joie qui s'étend sur mon visage. J'ai peut-être perdue mon repas mais au moins je peux m'amuser à embêter cette petite.
-Tu as fait peur à mes proies, tu n'es pas très gentille tout de même!
Je rigole à gorge déployé en me retournant face à elle. Je finis tout de même par me présenter pour qu'elle face de même.
-Ellena Petrova, Vampire Originelle.

La petite commence à trembler près de moi, je vois ses mains s'approcher de moi et saisir mes paumes dans les siennes. Ses yeux sont remplis de larmes brûlantes qui ne demandent qu'à sortir alors que son menton frémit et que son corps se convulse. Je la regarde dans le blanc de l'oeil et je comprend qu'elle m'a reconnue. Elle tombe à terre, les genoux flageolant et de la boue salissant ses habits. J'ouvre le bouche pour lui dire de se relever mais elle me devance et me murmure un mot qui me fait mal.
_Mère?
Je la regarde, choquée et tremblante à mon tour. Non, je ne pourrais jamais être mère, ça m'est impossible et je pourrais en pleurer tout les jours si j'y pensais. Mais non, je ne peux pas. Je la fixe, sans rien dire pendant quelques instants. Puis de nouveau lorsque je m'apprête à la démentir, elle reprend.
_Ô mille excuses mère! Veuillez me pardonner pour mon insolence et pour mon langage grossier envers votre personne. Dites et je subirais mon châtiment sans tergiverser. Et si vous me trouvez indigne de vous après mes méfaits, je ne pourrais qu'accepter votre sentence en m'exilant loin de vous.
Je vois bien tous les sentiments qui envahissent la petite, elle est dévastée. Elle s'en veut, elle se sent pitoyable ou pis encore. Je lâche ses mains et m'éloigne d'elle le plus possible tout en la fixant. Je n'arrive pas à supporter son air triste. Je me retrouve bientôt collé au pied d'un arbre, ne pouvant plus reculer. Je décide de prendre mon courage à deux mains et de lui dire la vérité.
-Ma petite chérie, bien que tu m'es mal parlé je ne t'en veux pas. C'est dans ton droit de te défendre. Mais, je ne suis pas ta mère. Je suis juste la personne qui a fait de ta vie un véritable enfer en te transformant en vampire. J'en suis désolée. Ta mère est morte il y a 900 ans de ça.
Je la fixe avec compassion, je me sens mal de lui annoncer cela comme ça mais je ne peux pas faire autrement. Je passe une main distraite dans ma chevelure blonde avant de la laisser retomber le long de mon corps.
-Maintenant relève toi, tu ne mérites pas de traîner dans la boue!